Qu’est-ce qu’un niwaki ?

Par : Maela - Catégories : Conseils

Niwaki... vous avez peut-être déjà entendu ce nom, mais connaissez-vous vraiment cet art topiaire qui nous vient du Japon ? Parfois appelé arbre nuage ou bonsaï de jardin, le niwaki demande une approche de la taille autant technique que philosophique. Découvrez avec nous cet élément indispensable du jardin zen japonais, et lancez-vous !

Principes et philosophie du niwaki

En japonais, « niwa » signifie « jardin » et « ki » « arbre ». Le niwaki est donc un arbre qui s’intègre dans un jardin, et qui fait partie du jardin japonais depuis de nombreux siècles. On le compare régulièrement à un bonsaï d’extérieur. En effet, le niwaki découle d’une philosophie proche de celle du bonsaï, et certaines formes ou techniques sont proches.

Cependant, là où le bonsaï s’admire en tant que tel et se suffit à lui-même, le niwaki prendra tout son sens au sein d’un jardin. Il est généralement planté en pleine terre, et si sa taille régulière contraint sa forme et sa croissance, ses racines ne sont pas taillées.

Lors de la création d’un niwaki, on cherche à reproduire sur l’arbre l’effet naturel du temps : passage des saisons, du vent, de la neige, des animaux… L’arbre ou arbuste paraîtra alors avoir été façonné par les éléments au cours des années. Concrètement, cela passe par la création d’un subtil équilibre en plein et vide, la transparence, la perspective.

Les maîtres mots pour créer un niwaki sont donc observation et patience !

Patience, car cet art topiaire japonais vous incite à façonner la silhouette recherchée par la taille, saison après saison, et demande plusieurs années avant d’aboutir à la silhouette d’arbre ou arbuste taillé en nuage recherchée.

Observation, car il est nécessaire tout au long du processus de création de votre niwaki de prendre du recul : étudier l’arbre avant de commencer à le tailler, voir comment il s’intègre ou s’intégrera dans le jardin, sélectionner les branches à couper, s’éloigner régulièrement au cours de la taille pour s’assurer de ses choix…

C’est cette observation qui vous permettra d’obtenir un niwaki équilibré, avec une belle harmonie entre le vide et le plein, et dont la taille souligne les caractéristiques uniques de l’arbre, sans recherche de perfection ou de symétrie.

Quel arbre, quel arbuste pour faire un niwaki ou une taille en nuage ?

Si vous souhaitez installer un niwaki dans votre jardin, trois possibilités s’offrent à vous : la plus simple consiste à acheter un sujet déjà taillé auprès de votre pépinière. Cette solution a l’énorme avantage de vous offrir un sujet déjà esthétique, taillé dans les règles de l’art. Vous pourrez suivre le travail déjà effectué pour entretenir la forme par des tailles régulières.

Vous pouvez aussi implanter un jeune arbre ou un arbuste dans votre jardin, que vous formerez ensuite vous-même en topiaire nuage. Il est alors possible d’utiliser de nombreuses essences. Attention cependant à ne pas choisir une espèce au port très érigé, ou au contraire au port pleureur.

Si le pin (Pinus) est traditionnellement utilisé au Japon, vous pouvez également vous tourner vers d’autres conifères comme l’if (Taxus), le cyprès, ou encore le Podocarpus. L’avantage ? Vous bénéficierez d’un arbre dont l’esthétique fera effet en toute saison.

Le pin a le mérite d’être plus simple à tailler que beaucoup de nombreuses essences. Sa croissance relativement rapide vous permettra de voir facilement vos efforts récompensés. A contrario, l’if, à croissance lente, vous demandera une grande patience !

Mais il est aussi possible de faire des arbustes nuages avec des feuillus : érables du Japon, azalées, cerisiers et abricotiers à fleurs, genévrier, houx, buis, gingko, charme… Si la taille en niwaki des érables du Japon offre des résultats particulièrement esthétiques, nous ne la recommandons pas aux débutants. Faites-vous la main sur une essence plus simple à tailler et revenez à l’érable un peu plus tard.

Enfin, la troisième option consiste à transformer un arbre ou arbuste déjà présent dans votre jardin. Observez bien les arbres de votre jardin, choisissez de préférence un sujet bien formé, au tronc tortueux, en mouvement, aux branches fines, dont la silhouette vous inspire pour démarrer la taille.

Comment faire un niwaki ?

Vous avez choisi de tenter l’expérience de la taille nuage des arbres et de créer votre niwaki ? Voici les différentes étapes à suivre :

À l’automne, commencez par supprimer toutes les branches mortes de votre arbre ou arbuste. Coupez également les branches trop petites et les branches verticales. Continuez ensuite à éliminer des branches, petit à petit, jusqu’à obtenir un arbre bien aéré et équilibré : vous devez pouvoir distinguer les différentes branches restantes les unes des autres, réparties de façon régulière le long du tronc sans qu’elles ne se superposent, et le tronc doit être visible.

Traditionnellement, les branches d’un niwaki sont horizontales. Il est possible d’arriver à cela en ne sélectionnant que les branches déjà horizontales d’un arbre ou arbuste que se développe de façon naturelle ainsi, ou de forcer la nature par le biais de haubans. Cependant, dans nos pays occidentaux, la taille en nuage accepte les branches modérément orientées vers le haut.

Au printemps, attelez-vous à la formation des nuages. Sur les branches conservées, coupez tous les rameaux, et dessinez le nuage de feuilles à l’extrémité de la branche. L’idée est d’avoir un dessous plat, et une forme légèrement bombée sur le dessus.

Au cours des premières années, afin de densifier les nuages et obtenir de belles sculptures végétales homogènes, il sera nécessaire d’éliminer souvent les nouvelles pousses. Par la suite, une fois votre niwaki formé, vous pourrez effectuer des tailles d’entretien annuelles.

Souvenez-vous de prendre régulièrement du recul à toutes les étapes. Peut-être est-il préférable d’attendre un peu pour couper cette branche ? Ou au contraire, au moment de la formation des nuages, allez-vous vous rendre compte qu’il est souhaitable de supprimer quelques branches supplémentaires.

Prenez votre temps, faites-vous confiance et faites-vous plaisir ! Ici, le processus est finalement presque aussi important que le résultat, profitez de ce moment hors du temps !